Un chasseur grièvement blessé par une ourse
Une ourse accompagnée de ses oursons a attaqué un chasseur le 20 novembre 2021 lors d’une battue aux sangliers dans l’Ariège. Un événement qui confirme la dangerosité du prédateur.
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« Ça devait arriver », scandent ce matin de nombreux Ariégeois. L’attaque d’un chasseur par une ourse lors d’une battue aux sangliers sur la commune de Seix en Ariège, ne surprend pas villageois du Couserans.
« La cohabitation touche à ses limites »
Grièvement blessé, l’homme a pu faire usage de son arme et abattre l’animal. Blessé aux jambes, le septuagénaire a été secouru par le peloton de gendarmerie de haute montagne et transporté à l’hôpital de Toulouse. Il semble que son pronostic vital ne soit plus engagé.
« Les accidents de ce type vont continuer d’augmenter, estime Philippe Lacube, président de la chambre d’agriculture de l’Ariège. La concentration des ours augmente sans cesse dans le Couserans. C’est une conséquence logique. La cohabitation touche à ses limites. »
Cet été, plusieurs cas de rencontre avec le prédateur ont été rapportés. Un berger tentant de secourir ses brebis attaquées par le prédateur a dû rejoindre précipitamment sa cabane après que l’ours s’est retourné contre lui.
« Une situation invivable »
« La situation devient invivable pour les éleveurs, déclare Philippe Lacube. Le processus de désappropriation de l’espace est en marche. Petit à petit, tous les secteurs d’activité seront touchés et déserteront la montagne. Les éleveurs ont déclenché la sonnette d’alarme depuis longtemps. »
« Les forestiers bientôt ne voudront plus exploiter le bois, puis ce sera au tour des touristes d’abandonner la montagne, poursuit-il. La présence des grands fauves n’est pas compatible avec celles des humains. On nous fait fuir de nos campagnes, alors que nous avions réussi à façonner des paysages riches de biodiversité. »
Les associations pro-ours dénoncent une erreur de comportement de la part des chasseurs. « Qu’on soit éleveur ou chasseur, on a jamais le bon comportement. J’aimerais les voir, tous ces conseilleurs, dans une telle situation », lance Philippe Lacube. Les éleveurs sont inquiets pour la sécurité de ceux qui empruntent les chemins des zones où vivent ces prédateurs. Une soixantaine d’ours serait actuellement recensée dans le Couserans.
« L’État devrait prendre une décision claire »
« Le signalement de la présence des ours, par l’Office français de la biodiversité, dans une zone est toujours très tardif », déplore Rémi Denjean, responsable du dossier montagne et pastoralisme à la chambre d’agriculture. L’élu aimerait que l’État prenne une décision claire au sujet des prédateurs.
« On souhaiterait qu’il reconnaisse que la cohabitation avec l’homme est impossible, complète-t-il. Qu’il fasse un choix clair entre le prédateur et les autres activités. Mais il n’y parvient pas. Nous sommes toujours empêchés de travailler. »
Ouverture d’une enquête judiciaire
L’association Férus ne partage pas la position des éleveurs. Selon elle, « en Espagne, la chasse est compatible avec la présence des ours grâce « à la prise en compte de mesures adéquates ».
Dans l’immédiat, la préfecture a indiqué dans un communiqué « qu’une enquête judiciaire était ouverte pour comprendre les circonstances de cet accident ».
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